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L'insouciance

Publié le par Mathias LEH

L'insouciance

Ecrire l'envie. Décrire l'ennui. Les pourtours secs et glacés dans l'intime chaleur. Les cercles concentriques se resserrent. Ils prennent le temps et l'amble.

Tu ne sais pas ce que je veux dire. Et alors ? Le sait-on jamais ? Je t'ennuie, tu ne sais jamais où je veux en venir ? Tu cherches sans cesse le vrai du faux, le grain du vrai dans la virevolte du faux ?

Cherche donc, je suis alors escargot, je rentre en ma coquille, hermaphrodite ennemi, je me dérobe, je glisse sous toi...

Les mots me servent de gangue. Je sature l'air de syllabes et de sons, je peuple et repeuple inlassablement tes questions, tes invectives. J'ai peur du noir de l'oubli, de la tâche du non-dit, de la terre imaginaire hors les mots. Le continent noir, le peuple maternel, dans la lumière tendre et cynique, inique combat contre sirènes. Je me repais, mais oui, tu le sais bien, je me repais de cette guerre cent fois déclarée, sans foi inachevée. Je te veux mère dans la pluie et la boue, je te prends, te viole et t'arrache à ton insouciance douairière. Je dois commettre cet irréparable affront pour homme devenir et homme advenir et tu m'y consens, à moi de me proclamer homme en mon royaume, terre fertile. De l'homme à la femme, de la terre au ferment, je suis posté.

Tu ne comprends pas. Qui parle ?

Je ne le sais, moi et l'autre, moi et ailleurs. Le ramier a repris son roucoulement et la nuit sans lune s'efface.

La douceur s'inscrit. Là où jamais on ne la soupçonne vraiment. Là où loin de la connaître je n'ai voulu l'estomper. Là, ici, maintenant. Dans le creux, dans la paume. D'une caresse un rejet. Du corps le tressaillement. La douceur... Alors, cent fois, sans toi, dans les lointains, si proches en fait, le reste suivra...

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