Regards

Tu cours. Dans ce flou. Pas l'allure. Rien à faire. Fléau de soi... Les pas s'amoncellent. Ils créent cette étrange danse, on parlera de course. Les paroles ensevelissent l'effort, l'esprit scandant l'oubli du corps ! Laisse perler la sueur, cette fatigue que tu portes au creux du rein, à l'ombre du genou. Prends les kilomètres comme les insultes d'antan... Laisse passer, regards croisés, des chants et des refrains plein la tête. J'ai chanté, hurlé, attrapé la lune.

Dis-moi, toi, le compagnon des nuits et des jours, ne te détourne pas, je te désigne, je te montre, j'assume le désir fruit de tout mon être, que la société se débrouille du reste.

Je te regarde. Tu as tué la chasteté des passés à corps fermé... Tu es là. Tellement pour toi. Je souris. Je ne rougis pas. Trois ans dans le creux de nos secrets. Que la chaleur humaine continue de faire je reste. Une pluie tropicale nous attend, recouvre et calme mon éternelle nostalgie du vide.

Il ne dit rien. Le manque infuse les instants à venir. Quitter. Couper. Rejouer cette scène des tragédies, dans la glaise des souvenirs.

Regard en biais. Désir de rejouer les cartes. Peur de s'asseoir et de prendre place. La contemplation est pour demain... Loin uniquement. Il serre le vide entre ses bras. Il serre fort à en faire le tour de soi-même !

Impossible perte... On ne perd pas, on quitte et on cultive autre terre autre mot. J'aime la nostalgie des départs, l'élan des départs... Viens...

Ils manquent, ils manqueront, ils sont légion... J'ai le goût des au revoir voire des adieux car en moi s'inscrit la lettre perdue, celle des jonctions, la route qui croisent les autres et permet la liaison...

Amour, je te donne mon jour mais aussi ma nuit, sale et pourpre. De plaisir et de mots taris, de baisers secs et salés...

Viens, regarde l'aurore où les visages reviennent... Où nous allons chemins proches et sûrs. Viens...