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Le lent crépuscule orange

Publié le par Mathias LEH

Le lent crépuscule orange

Dans la nuit, c’est toujours ainsi, tu reviens.

Il faut probablement ce silence, ce vide, cette solitude bordée par le noir.

J’entre dans le flot velouté des souvenirs, les rêves brusqués créent des interférences, tu es là, belle et gracile, au-dessus de la nasse, sirène.

Pourquoi suis-je ainsi rivé à toi, pourquoi te garder ainsi ?

Il devrait être temps de te laisser gagner les profondeurs. Tu n’es plus avec moi, où est-moi qui ne suis plus avec toi ? M’as-tu emmené à mon insu, suis-je alors en train de croire que je me bats avec les morts alors que je ne vois même pas que j’ai déjà quitté le rivage ?

Est-ce cela la maladie qui rôde en moi ? Chaque cellule qui porte l’écartement est une part de toi, en prenant le mal en moi je te garde.

Je suis porteur de toi, je suis porteur de l’eau qui peut croupir et tuer tout le sang. Je suis héritier, la mort en creux, nous avions ce secret, ce creuset dans le sang.

Le manque, le sang, la mort mais aussi le saut permanent du colibri, ma belle et douce Eli, je songe à toute cette douceur.

Sans doute cela qui me manque tant, cette douceur, ce dont je suis tant incapable, cette connivence folle entre nous.

Je regarde les étoiles, je pense ce monde vide pour moi, je pense les verrous lentement passés, cette incapacité progressive à être aux autres, ce parfum de fin. Le monde est mort avec toi.

 

Pleurer contre un arbre, à le faire trembler !

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