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Ciel de traîne

Publié le par Mathias LEH

Ciel de traîne

Ciel de traîne

Regard au loin

Un ailleurs, je le savais, nous dansions cela dans les années passées

Ciel de traîne

Sourire donné aux peurs, des allures de défi

Rêve le grand soleil qui affale le temps et les silhouettes

Sentir son usure sur ma peau

La ride terrible et du serpent le sillon

Le rayon dans le creux de ma dent et croque

Ne conserve pas, le choix de la destruction

Lente, concertée et douce en surface

Ils disent que les temps sont durs, ils disent que la crise ravage, ils disent nous entendons

Mais le tonnerre ne gronde pas encore, ils disent plus tard, ils chantent des liturgies modernes, elles parlent de soldes et de bonheur dans le pré des constructions immobilières.

Le bain est sale, de la rivière aux marées salées, nous voyons

Il faudrait

Si nous pouvions

Les heures

Les heures

Les heures

Les compteurs tournent, l’imbécile échappée, la fuite… en avant ?

Prends l’auto et jette les clefs dans le fond du puits

Le vœu, le seul, ultime, de la fée modernité tordre entièrement le cou

La montée vers les altitudes

Plus de routes bitumées, plus de pétrole dans les moteurs

Sur un leurre, le profit

Nous pleurons notre auto destruction

Les larmes sont l’huile des moteurs de la peur

Ciel de traîne

L’ailleurs un cercueil plastique

Les mots vides

La transparence

Menteuse, menteurs, bouches ravagées, avariées, refaites, dents acérées

Le contrôle

L’image

Le contrôle

Les formulaires

Le rejet

La banalisation

L’indifférence

Le rejet

Ils meurent chaque jour dans la mer

Pourquoi ?
« Ils sont nés de l’autre côté, du mauvais côté, ils n’ont pas de place, nous n’avons pas de place, »

Je voudrais bien mais je ne peux point

Mensonge dans les succursales de nos cœurs mécanisés

Mensonge dans les arrières fonds des crédits sans cesse renégociés pour être faussement heureux

Je ne sais pas

Je ne suis pas berger

Je ne suis pas indépendant de ce monde

Je ne suis en dehors, je suis là, je suis sur ce fil, en équilibre, rester solidaire du pire ?

Et le bruit de la mer était une chanson

Et la pluie prenait le vent en écharpe dans la nuit

Et le galop résonnait aux éclats d’un monde simplifié

Et la lune apparaissait en haut des monts loin de toute lumière humaine

J’ai fait ce rêve terrible et doux

Loin, ici, tout disparait, nous allons tout détruire, il faudra stopper les faux rêves, les illusions

Reprendre le chemin du corps et des efforts,

Tuer la facilité

Limer l’amassement

Finir d’exploiter le vivant, sans fin

Détruire

Piler

Creuser

Dans le bruit de l’eau, prends, lave, emporte

Volcanise cette logique du profit

Cautérise les lèvres de tous ces dirigeants stupides et fats

Implose leurs poumons de pacotilles

Explose les mots de l’instagrammépouvoir

A la source,

Le refuge

En nous

Détruise disait-elle

Détruire tant qu’il est encore temps

Dans le firmament d’un doux printemps

Faire un enterrement de luxe à ce monde pourri

Viscères amers

Un havre, une hutte chambre dans le cri du monde mais cela ne suffira pas

Ce regard, ce sourire, ils me donnent la pulpe des vies passées,

Nos vies instantanées

Nos danses et nos rires

Ils sont là

Je ne gomme pas

Allons dans la ténèbres des chemins de traverse

C’est le seul vrai refuge au soleil levant des nuits qui viennent…

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