Ciel de traîne
Ciel de traîne
Regard au loin
Un ailleurs, je le savais, nous dansions cela dans les années passées
Ciel de traîne
Sourire donné aux peurs, des allures de défi
Rêve le grand soleil qui affale le temps et les silhouettes
Sentir son usure sur ma peau
La ride terrible et du serpent le sillon
Le rayon dans le creux de ma dent et croque
Ne conserve pas, le choix de la destruction
Lente, concertée et douce en surface
Ils disent que les temps sont durs, ils disent que la crise ravage, ils disent nous entendons
Mais le tonnerre ne gronde pas encore, ils disent plus tard, ils chantent des liturgies modernes, elles parlent de soldes et de bonheur dans le pré des constructions immobilières.
Le bain est sale, de la rivière aux marées salées, nous voyons
Il faudrait
Si nous pouvions
Les heures
Les heures
Les heures
Les compteurs tournent, l’imbécile échappée, la fuite… en avant ?
Prends l’auto et jette les clefs dans le fond du puits
Le vœu, le seul, ultime, de la fée modernité tordre entièrement le cou
La montée vers les altitudes
Plus de routes bitumées, plus de pétrole dans les moteurs
Sur un leurre, le profit
Nous pleurons notre auto destruction
Les larmes sont l’huile des moteurs de la peur
Ciel de traîne
L’ailleurs un cercueil plastique
Les mots vides
La transparence
Menteuse, menteurs, bouches ravagées, avariées, refaites, dents acérées
Le contrôle
L’image
Le contrôle
Les formulaires
Le rejet
La banalisation
L’indifférence
Le rejet
Ils meurent chaque jour dans la mer
Pourquoi ?
« Ils sont nés de l’autre côté, du mauvais côté, ils n’ont pas de place, nous n’avons pas de place, »
Je voudrais bien mais je ne peux point
Mensonge dans les succursales de nos cœurs mécanisés
Mensonge dans les arrières fonds des crédits sans cesse renégociés pour être faussement heureux
Je ne sais pas
Je ne suis pas berger
Je ne suis pas indépendant de ce monde
Je ne suis en dehors, je suis là, je suis sur ce fil, en équilibre, rester solidaire du pire ?
Et le bruit de la mer était une chanson
Et la pluie prenait le vent en écharpe dans la nuit
Et le galop résonnait aux éclats d’un monde simplifié
Et la lune apparaissait en haut des monts loin de toute lumière humaine
J’ai fait ce rêve terrible et doux
Loin, ici, tout disparait, nous allons tout détruire, il faudra stopper les faux rêves, les illusions
Reprendre le chemin du corps et des efforts,
Tuer la facilité
Limer l’amassement
Finir d’exploiter le vivant, sans fin
Détruire
Piler
Creuser
Dans le bruit de l’eau, prends, lave, emporte
Volcanise cette logique du profit
Cautérise les lèvres de tous ces dirigeants stupides et fats
Implose leurs poumons de pacotilles
Explose les mots de l’instagrammépouvoir
A la source,
Le refuge
En nous
Détruise disait-elle
Détruire tant qu’il est encore temps
Dans le firmament d’un doux printemps
Faire un enterrement de luxe à ce monde pourri
Viscères amers
Un havre, une hutte chambre dans le cri du monde mais cela ne suffira pas
Ce regard, ce sourire, ils me donnent la pulpe des vies passées,
Nos vies instantanées
Nos danses et nos rires
Ils sont là
Je ne gomme pas
Allons dans la ténèbres des chemins de traverse
C’est le seul vrai refuge au soleil levant des nuits qui viennent…