Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dans mon oeil

Publié le par Mathias LEH

Dans mon oeil

Tu souriais

J’ai pris les ciseaux

J’ai coupé

Une à une, les longues tresses qui sillonnaient mon dos.

Je sais que tu me trouvais belle, cette fascination dans ton regard, je suis cruelle, que veux-tu ?

Ils disaient tant que je n’aurais pas dû, j’ai fini par les croire, lentement, doucereusement.

J’ai ramassé les reliquats.

 

Tu n’as pas vu, j’aurais dû tellement m’en douter.

 

De quand et où est-ce donc parti ?

Ou alors, non, ça n’a jamais été…

Je ne suis pas triste, pas totalement. Je ne sais rien que ce qui ne m’appartient pas.

Je prends soudain ce miroir :

Ma tête

Mon visage

Ce n’est plus même

Est-ce encore moi, je parle, ma voix me rassure !

Mon sourire, mon si joli faux sourire, il me rassure lui aussi !

Mes yeux si bleus, intenses et rivaux, mon nez pointu et hautain, je retrouve l’enfance puis la pseudo adolescence.

Est-ce finalement là ? Je ne vois jamais bien, je suis dans le vague, j’ai perdu les liens, les saveurs et certains mots.

Quelle enfant ?

Quelle époque ?

Pourquoi lui, pourquoi moi ?

Et elle ?

 

Tu n’as rien dit.

Tu ne dirais plus.

Je quitte la place.

Je ne jouerai plus de rôle.

Je suis une menteuse.

Je ne peux que dire cela même si c’est encore un mensonge.

Je ne peux plus.

J’aurais aimé un amour total, j’aurais aimé que tu sois vraiment fort, j’aurais aimé ne pas te réduire pire que cendres mais tu le méritais.

Tu n’es pas, tu ne devais pas tomber, je ne l’ai pas supporté, l’abandon.

Des zigzags, je suis aux aguets.

Ils me regarderont avec mon crâne rasé, ils parleront, le coassement dans mon dos, depuis si longtemps…

 

J’ai le gris du firmament tout en dedans, je ne suis que complainte dans les heures pâles du matin, je garde ces flux dans les rires de la nuit. Tu ne comprendras rien.

Je ne suis pas une femme fatale, tu me le diras encore. Je ris et balaie l’océan, je ne suis pas là, il me semble bien qu’une partie a toujours été absente, manquante.

 

Comment te dire ? Comment le dire ?

Je suis mieux sans moi.

 

Prends ma main, caresse ce corps

Il est un temps en dehors de tout, je ne sais pas dire stop, prends moi et fais le vide, rentre en moi, lent et pesant, je ne sais pas qui tu es, je retrouve ce silence des steppes intérieures, je suis animale, je me tais, les voix s’éteignent, plante le blanc des dedans. Je veux que tu anéantisses tout ce qui résisterait, le peux-tu enfin ? Qui es-tu ?

 

Ils reviendront, avec leurs habits blancs et ils ne trouveront pas. Je reprendrai les sentiers escarpés de la dope, tu le sais bien.

Je donnerai mille et unes versions, je ne connais pas la vérité, elle se love dans ce sinueux partage. Je ne peux te dire car je ne sais. Cela me réduirait à être une, je ne le peux, l’éphémère est ma trace. Je vis dans la peur, du manque, du développement. Je fuis et me blottis, pas là, un autre, il le faut, et avoir ce joyau : l’oubli.

 

J’ai la tête rasée à présent, je me suis punie, de ce que j’avais fait ?

Non, tu rigoles ou quoi !

De ce qu’ils m’ont fait ?

Eux, oui, tous, je suis l’espoir de la vengeance mais j’aime tant mon bourreau.

Qu’il revienne et je serai à nouveau offerte car je suis la rose qui sera à jamais fanée, il a pris le tout avant même le calice.

 

Pars, fuis, cours et pleure.

Je prends l’arme, elle est chaude et virile, j’aime. Je pointe vers toi, je ris, fuis ou je tire…

 

 

 

Commenter cet article