Le fil

Dans mon cou, sur mes lèvres, dans la commissure secrète des nuits. Sans obstacle, sans dérive, dans le fruit sans cesse repris, les mains légères. Effleurer ton cœur, écouter chaque battement. Sentir le soleil de ta présence, le fruit bleu de tes yeux amis, les mots se tarissent. Ouvre, couvre mon corps, partons nos campagnes, rien n’est inscrit, je regarde la nuit reluire, les tempes boivent au flot de cet élan insensé, ciel blond, visite d’une nuit dans le trouble des chairs douces, lancinantes, lunes rondes. Contact, contacts, osmose intense et brûlante, je marche au bord du vide, toi seul retiens ma main.

Nous n’aurons donc jamais fini de parler cet amour. Nous n’aurons jamais fini de dire sans dire, taire et vivre. Tu es si beau dans ma bouche, tu es si doux dans le creux de ma piel, vole plus souple que les vols du passé, traverse mes peurs, transperce mes hontes, dans l’océan des nuits comme tu me couvres enfin de lumière !

Dans le haut ciel des nuits importunes, sans arme et sans vêtement, sans haine sans discorde. Frôle ma peau, de mon épiderme tes dents le réveil permanent. Firmament insensé, arrive dans ma salive les chuintements légers. Arrivent dans les heures la chevauchée infinie, je regarde aux fenêtres de l’amour, tu es partout.