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Les strates

Publié le par Mathias LEH

Les stratesLes strates
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Serait-ce un énième chemin de traverse ?

Les amours passés, les amours futurs, tout s'espace,

Estompe

Il te faudrait accepter

Il faudrait arrêter d'en retirer cet arrière goût de satisfaction sale

Sur la meute, dans les cibles qui me hantent

Les périls demeurent

Je n'ai pas trouvé ma maison

L'enfant court doucement dans les champs, la nuit approche

Tu donnais au temps sa raison, je renvoyais la responsabilité sur le réverbère

Je ne suis pas celui qui reste, je ne suis pas celui qui souffre

Je sais soudain

Je suis

Seul sur mon île

Dans ce doux et terrible exil qui me coupe et m'appelle

Je ne suis que cette immense étendue d'eau sombre et parfois douce

Un océan intérieur

Des remous

Tant de replis

Ma peau

Moi peau

Je ne peux éternellement mettre cette apocalypse de limites entre le monde et moi

Toi comme limite à mes certitudes étroites

Maîtrise infernale

J'ai voulu croire les semaines closes

J'ai retiré les fenêtres de leurs gonds

Tu étais là

Chaque pincée est alors de trop

Pris dans les tourbillons de mon intransigeance

Je suis déraciné

Seule façon de me sentir appartenir ?

Serait-ce alors si triste ? Si fatale ?

Dans mes caves, au grain de mes terres, dans le moisi de mes humus

L'inde, les montagnes, le vert des lacs et l’œil d'une tortue dans le fond des plages

Yeux et paupières faussement closes

Tout s'oppose

Fracas, tonnerre assourdissant

Et si tu viens

Un "j'adviens" renaît, dans les méandres, dans cette reconnaissance étrange

De ce vide qui n'est pas une place

Magma où je m'étale et me répands

Du lit d'antan, plus le goût et la saveur

Candeur, où et quand ?

Ensevelir l'idéal fou et destructeur pour tisser ce chemin

Mon chemin

Traverse entre plusieurs mondes, amour des récifs

Difficulté mutuelle dans le regard du monde

J'ai le goût des extrêmes

Je ne veux plus assouvir le monde et les êtres à mes désirs, aux paralytiques névroses qui m'habitent...

Je quitte le rivage natal

Définitivement

De ce caillou lent

Vers toi

Vers ce que je fus

Je prends distance

En comprendre, en connaître le prix

Il le faut

Il y a nécessaire enjeu

Dans les eaux troubles

Les mains se palpent

Les corps se cherchent

Rien n'a disparu

Il est de ce bruit derrière les portes

Cet archer lent et cuivré

Du violoncelle la mélopée

S'attacher à cette musique, confiance dans l'iris du chat qui passe...

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