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V.

Publié le par Mathias LEH

V.V.V.

Ce long temps parcouru. D'une chute l'autre et la faille. La maille est interne, ils ne la voient pas.

Les ramifications entre vous et nous, toi et moi.

D'un lieu l'autre, l'espace et le temps infinis dans la ramure des eaux.

Il se penche, regardons. Il actionne les rouages, la lente course débute, inlassablement.

De rouille et de chair. Il reste cette odeur viciée, ce parfum acide qui pénètre le corps et les sensations, une à une.

La nageoire vient, se balance et repart. Sur le fond des océans, à la lisière des sables. Écailles palpitent.

Qu'il serait bon de raconter simplement. Simple d'aller une vérité dans le sillage des mots, écumes vives.

Pourtant. Dans cette nuit éternelle, sans aspérité, sans crainte, la vérité comme ils l'avaient nommée, n'existera pas. Passe et repasse mais rien n'y fait. Pas goutte et le mécanisme rouille.

Du haut du mancenillier, impassible, iguane verte contemple. Le temps se suspend, le vol est lent et certain.

Il n'y a pas de fond, tu le découvres sans suivre, abandon tortue, mon doux démon.

Le bleu revêt ses habits du soir, le vert les émeraudes des azurs caribéens.

Dans le murmure du vent, sur les peaux, multicolores, dans le crépitements des mots susurrés, à la surface des maquerellages, dans le sourire de l'enfant interrogateur, je prends le large. Je prends de l'âge.

Dans l'ineffable, dans la trace et l'asphalte engloutie, les sages y croyaient, avant.

Il fut un temps, il y eut déchirure, morsure des uns sur les autres et la Vérité se crut vivante. De sa belle bouche virulente, audacieuse et truculente. Garce aux yeux dorés.

N'essaie donc pas de la rattraper soudain ! Dans nacre d'égo se croire tout permis, tu dictes au monde tes mots, tu pleures la déchéance et te dédouanes de toutes responsabilités en érigeant vérité.

Si jamais tu suivais, serpent de mer dans les algues mouvantes, tu saurais. Tu apprendrais soudain. La vie est un songe, une vérité labourée; un manquement incessant et rien ne sert de vouloir l'arrêter, le complimenter, lui donner ton image. Que dieu est triste s'il est à l'image cette vérité homme.

Prends pluie tortue, griffes iguanes et cesse cette longue plainte qui t'adhère tant et tant.

Quitte la route à la nuit, manicou aveuglé, assoiffé des mots vrais qui transpercent, écrasent et vous creusent insensément. Rentre au creux du manguier, attends que grince chauves souris et alors tu viendras...

Il n'est de combat insolvable en terres de luttes et de révoltes, il n'est pas.

Vérités dans le spectre kaléidoscopique des points de vues, je me laisse aller à ne pas lancer trop loin la fronde, il est heure pour tenir bon, aller plus droit que possible et cap garder...

J'ai pleuré dans les anti-chambres de mon petit malheur, il a regardé par la fenêtre et souri de tant de compassion pour soi-même, je ne suis pas de bois, de pouls et de sang enchevêtrés ?

Viens ma triste gloire des malheurs et laisse-toi tomber au sol, soulage ma conscience malade et va le monde sans cet attachement à moi ? Je te rends ta liberté collante et rugueuse. Gluante.

Je n'écris pas ce qui est, ce qui fut ou même demeure, non, juste ce qui ne peut être, les mots et leurs sensations, une vraie vie sans vérité au creux de moi...

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